Et des salles bondées en cette Nuit des Musées ! Il faut bien le reconnaître, l’univers de la Rousse fascine, et les curieux se pressent devant les vitrines qui relatent l’histoire de la marée chaussée parisienne. Depuis les premiers édits signés de la main de Louis XIV jusqu’aux pavés de Mai 68, ce sont quatre siècles de luttes contre le crime qui déroulent leurs péripéties.
Textes officiels confrontent uniformes variés et progrès des techniques d’’investigation. On passe de la monarchie absolue à la Révolution à l’Empire, constatant que chaque gouvernement a mis un point d’honneur à améliorer les corps en charge de la sécurité intérieure. Ce musée même, fondé par Lépine, préfet du début du siècle, marque une volonté affirmée de mettre en exergue les efforts et les avancées accomplies.
En parallèle de ces avancées l’évocation du Milieu, de ses règles, de ses méthodes constituent le revers de la médaille, de même l’arsenal des punitions, depuis l’éventail complet des tortures employées pour obtenir les aveux jusqu’aux différents types d’exécutions en fonction du rang social et du crime commis, jusqu’à la guillotine qui oppose sa lame égalitaire et terrible à la très féodale épée de justice.
Le musée en lui-même mériterait d’être scénographié, agrandi, les cartels d’être mis en valeur, car le sujet est important et très bien documenté de pièces maîtresses comme le registre d’emprisonnement de Ravaillac ou les documents relatifs à la section des Mœurs, entre prostitution et drogue. Les autorisations pour débits de boisson semblent bien anodins au regard des bas fonds du meurtre et de la violence, mais ils témoignent d’une autre facette du quotidien policier.
A visiter donc sous le regard malicieux et bonhomme de Vidocq, ancien bagnard devenu flic, qui résume à lui-seul les ambiguïtés de cet univers.
Album PhotosNuit des Musées 2014by The ARTchemists
Et plus si affinités