Au moment où le forçage vaccinatoire porte des trois, jusqu’ici « obligatoires », composant le mix « DT-polio » (anti-diphtérie, anti-tétanos, anti-polio), au nombre de onze (oreillons, coqueluche, rougeole, l’hépatite B, méningocoque C, rubéole, bactérie Haemophius influenzae b, pneumocoque), au grand dam d’associations et autorités scientifiques ou médicales (parmi lesquelles le prix Nobel ayant œuvré contre le Sida), au soulagement des élus et des laboratoires pharmaceutiques forts en chimie comme en lobbying, l’exposition Pasteur l’expérimentateur, hommageant le pionnier français au Palais de la Découverte semble tomber à pic.
L’affiche dans le métro, un photomontage efficace et amusant, incitait à se rendre avenue Franklin D. Roosevelt, à braver les frimas – pluie et bise confondues –, à risquer rhume, voire bronchite en faisant la queue dans le froid au milieu des bambins en vacances scolaires mais en activité d’éveil. D’autant que le vidéaste Pascal Minet, récemment rencontré à La Villette, nous avait informé de sa participation à l’événement, dans l’espace ou « acte III » qui est consacré à la problématique, comme dirait l’autre, de la « génération spontanée ». En six salles astucieusement agencées, agréablement scénographiées et rigoureusement thématisées (cristaux et dissymétrie, fermentation, génération spontanée, maladies des vers à soie, vaccins, avancées de la science), l’expo présente le chercheur de légende et le contexte dans lequel il inocula à Joseph Meister « le virus rabique le plus virulent ».
Il y apparaît que Louis Pasteur fut un mythe de son vivant, du temps où la France se voulait impériale, au sens propre et en bien d’autres domaines. Comme on sait, le savant mit au point non seulement le vaccin contre la maladie qui, en 1885, faisait, littéralement, rage, mais également des procédés auxquels il a laissé son nom (cf. la pasteurisation) et autres découvertes moins connues du grand public. Dès son ouverture, en 1937, le Palais de la Découverte valorisa les travaux du biologiste qui s’inscrivaient dans le sillage de la médecine chinoise, des intuitions de la féministe anglaise Lady Mary Wortley Montagu relatifs à la variolisation et des recherches du médecin britannique Edward Jenner. Il faut dire que la médecine, comme la maladie, n’est pas une science… spontanée.
Et à ce propos, le court métrage de Pascal Minet, Félix Archimède Pouchet et Louis Pasteur dans « la controverse » (2017, 7 mn), résume le débat scientifique entre notre héros et le tenant de l’ancienne (voire antique) théorie de l’origine du vivant, directeur du Muséum d’histoire naturelle de Rouen et auteur de l’ouvrage Hétérogénie, Traité de la génération spontanée. Autrement dit entre le représentant de la doctrine des générations spontanées et celui de la « théorie des germes ». A partir du scénario et sur des dialogues de Renaud Chabrier, le réalisateur a réussi un film pédagogique plaisant à voir et à entendre. Cela, donc, avec des moyens assez simples : trois ou quatre couches de surimpressions animées par Guillaume Lapie et l’esprit du collage surréaliste cher à Aragon, qui prenait source dans le détournement ducassien. Avec un jeu de comédiens naturaliste. Et, pour citer Averty, une mise en scène, en page ou en boîte impeccables.
Et plus si affinités