Bonne nouvelle du jour, chers lecteurs ! La photographie n’est pas morte. En dépit des assauts répétés des marques de smartphone et autres applis destinées à transformer l’usager lambda des réseaux sociaux en Doisneau du dimanche (promesse client plus que périlleuse, mais il y en a qui y croient encore), il demeure des individus dotés d’un œil, d’une sensibilité et d’un appareil photo, capables de scruter leur environnement avec suffisamment de patience et de jugeote pour saisir LE cliché. Exemple : Florian Bouziges.
Un œil acéré
« Architecte, perspectiviste et photographe » : niché du côté de Montpellier, Bouziges s’est frotté à plusieurs univers, notamment le portrait et la photo de concert (exercice aussi complexe que frustrant, j’en parle en connaissance de cause vu le nombre IMPRESSIONNANT de clichés que j’ai ratés en festival malgré ma position privilégiée devant la scène). Mais c’est dans la photographie architecturale qu’il excelle.
Peu étonnant vu sa formation initiale ? Forcément, ça aide. Le monsieur a l’œil acéré quand il s’agit de débusquer le point d’équilibre d’un bâtiment, la logique des volumes, la texture des matériaux. Avec lui, la géométrie de l’espace urbain devient un jeu de piste à décrypter, où le moindre détail, mis en relief par l’objectif, fait sens. Un peu partout de par le monde, Bouziges collecte ainsi comment la vie urbaine se décline dans ces décors gigantesques.
Scénographie de la cité
Décor ? Le terme s’impose, tandis que nous découvrons, image après image, une scénographie de la cité moderne, conjuguée dans ses moindres recoins, couloirs, passages, parkings, jardins publics ou balcons. L’homme apparaît ici de loin en loin, pas forcément écrasé par ce monumentalisme mais travaillant à y conquérir un peu de place pour y exister. Paradoxe : plus on construit pour faire vivre la population urbaine, plus on en diminue l’espace vital.
Chaque cliché de Bouziges est une interrogation en soi : comment faire pour exister dans ces bâtisses pour la plupart brutalistes, forteresses bétonnées qui avalent l’humanité autant qu’elle l’accueille et la protège ? Là aussi, le regard du professionnel en impose : la question de la relation entre l’homme moderne et son habitat est centrale dans la démarche d’un architecte, c’est presque une problématique philosophique qui se transmet de génération en génération, depuis l’aube des temps et les premières édifications.
Pour en savoir plus, consultez le site de Florian Bouziges.
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