Ils sont quatre, ils sont brit, ils sont pop/rock : Ride déboule à point nommé dans mon casque pour échauffer une rentrée qui s’annonçait morose. Ayant quitté mon cher Sud et son superbe soleil, son ciel bleu et ses parfums saturés de thym et de lavande, il faut que je retrouve toutes ces émotions mêlées dans les mélodies enlevées de ce quatuor oxfordien.
« Cali » et son ambiance « kiss on the beach » n’est qu’un exemple du talent de ce groupe prolixe qui m’évoque irrésistiblement The Charlatans, la facture 70’S en moins, l’amertume dark de New Order en plus, avec une touche de Dandy Warhols deci delà. Un souffle de The Smiths dans les accélérations des drums, un petit quelque chose dans les harmonies, la tournure du synthé, les accents de la guitare, la voix juvénile, chargée d’espoirs à briser contre les falaises de craie blanche …
De la chaleur certes, un élan de vie formidable, … et une résurrection. Ce groupe que je prends pour un challenger, tellement il semble dans l’air du temps, a connu ses heures de gloire à la fin des années 80, emmené par Mark Gardener et Andy Bell, futur bassiste d’Oasis (qui l’eut cru?), véritables chantres du shoegazing, alternative tendance sous-jacente aux courants rock d’alors. Quelle surprise tant les morceaux s’inscrivent naturellement dans le paysage musical actuel … qui finalement n’a rien inventé ?
Ne vous foutez pas de moi si je semble naïve, vu la multitude de groupes qui saturent le net et l’Histoire du rock, pas étonnant que certains passent à l’as, surtout quand ils splitent en plein vol. Anyway, la bonne musique n’a pas d’âge, elle s’enrichit avec les années. Reformé en 2015, le combo vient de sortir un nouvel album après 20 ans de silence. Weather Diaries rouvre la voie après ses quatre prédécesseurs Nowhere, Going blank again, Carnival of light, Tarantula. Et force est de constater que son univers n’a pas pris une ride, si je puis me permettre ce jeu de mots vaseux.
Survivants qui se sont renforcés de deux décennies de mutisme, les gars de Ride reviennent en force, comme une évidence, un besoin frénétique d’exister de track en track, majestueux et indifférent aux ravages du temps. Outre le magnifique « Cali » cité plus haut, je propose d’arrêter vos tympans enamourés sur « Rocket Silver Symphony » et « Lateral Alice », … et tout le reste de la galette, tant qu’à faire, soyez gourmands, ça se mange sans fin ni faim et en prime ça conserve !
Et plus si affinités