Ok vous allez me dire que chroniquer des bouquins sortis en 2009 et 2011, ça craint franchement. Ce à quoi je répondrai deux choses :
1. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
2. Rock Strips 1 et 2 sont tellement bons qu’ils s’extraient de toute considération chronologique pours’imposer comme des incontournables.
Bim direct. C’est que les deux tomes dirigés de main de maître par Vincent Brunner, journaliste spécialisé de son état, ont tout pour vous filer la trique, aspirants rockers que vous êtes ! Aux aficionados, effectivement cela ne dira rien, quoi que … Mais pour ceux qui veulent plonger dans les arcanes sans être obligés de se taper des encyclopédies d’un quintal, c’est l’édition rêvée.
Il s’agit donc de vous parler de rock, et plus spécifiquement de rockers : Elvis Presley, Little Richard, Bowie, Jimi Hendrix, Iggy Pop, Nirvana, Dead Kennedys, Mano Negra … La liste est longue bien qu’incomplète (vite vite le troisième tome ???), qui évoque les pères fondateurs, leurs descendants, tous ceux qui enrichirent, qui dérivèrent, qui hybridèrent … punk, metal, glam, electro …le rock à toutes les sauces, vu par le prisme de ses figures marquantes …
Des portraits courts et précis, synthèses palpitantes et stylées doublées d’une playlist et des albums marquants, qu’illustrent une trentaine de dessinateurs BD, la plume en érection à l’idée de crayonner leur version, leur perception, leur souvenir. Car BD et rock sont imbriqués, issus de la pop culture, longtemps dénigrés pour être désormais élevés au rang d’art (au passage c’est quoi le nom des Muses concernées ???). Souvenirs, rêveries, délires, … tous y vont de leurs vignettes, pour confronter la vérité historique avec le ressenti artistique.
La formule est détonante, avec au coin de la page Luz, le regretté Charb, Obion, Killofer, Li-An, Winshluss, Nine Antico … à retenir la très belle rencontre entre Dylan et Guthrie dans son mouroir, Bashung achetant ses propres disques dans une brocante, Marianne Faithfull se rappelant qu’elle est la petite nièce de Sader Masoch, l’irrésistible délire des Funkadelic, Blondie en rayures, le concert raté des White Stripes (raté pour le dessinateur Mathieu Sapin qui est passé à côté de l’histoire), les coupes de cheveux de Metallica, la marche forcée de Iggy et ses Stooges, …
On ne va pas toutes les faire, mais chaque histoire a le mérite de prouver une chose : la force évocatoire du rock toutes familles confondues. On ne regrette qu’une chose, que Flammarion n’est pas choisi le format de ces livres pour enfants, qui se mettent à chanter quand on les ouvre. Grande absente de ces ouvrages superbes, la musique manque cruellement. Aussi prévoyez d’avoir votre smartphone ou toute autre source à portée de tympans, vous risquez d’en avoir très vite besoin pour ajouter le son à l’image !
Et plus si affinités
Pour en savoir plus sur Rock Strips et Rock Strips come back, consultez le site de Flammarion :
http://editions.flammarion.com/Albums_Detail.cfm?ID=35909&levelCode=arts
http://editions.flammarion.com/Albums_Detail.cfm?ID=40889&levelCode=arts