… ou « L’enfer sur terre, pour de vrai », selon les termes de Lucas Lengendre, jeune auteur de ce premier roman intitulé Deathless Days. Et pour le coup ce n’est pas une blague puisque l’action de ces 342 pages se situe entre le royaume de Dieu, la Géhenne satanique et notre bonne vieille planète, devenue à son corps défendant le terrain d’une course poursuite haletante dont l’enjeu n’est rien de moins que la Mort et sa continuité.
Multinationale céleste et ange de la Mort
Voyons, voyons, comment vous expliquer sans spoiler ? Bon en gros en substance, Dieu sans avoir complètement pris sa retraite, a laissé la gestion de la multinationale céleste aux cohortes d’anges, qui ont pris en main les affaires du monde de façon hiérarchisée et méthodique. A chaque caste sa fonction, et parmi elles celle des anges de la Mort, dirigée par son directeur en chef, Azraël, qui tranche de sa faux le fil rattachant le corps et l’âme des défunts.
Allez savoir pourquoi (non allez vous l’apprendrez à un moment et pour tout dire c’est assez croquignolet) Azraël se fait piquer son instrument de boulot. Panique à bord : ce sont des milliers de non morts, cousins très proches du zombi qui se retrouvent piégés dans leur cadavre et viennent encombrer les couloirs de l’Enfer, accueillis avec empressement par Satan ravi de cette bonne affaire. Des âmes à récupérer, pensez donc. Sauf qu’elles ne sont pas toutes à lui, et qu’au bout d’un million (l’enfer est peut-être l’enfer mais l’endroit reste limité) la place sera pleine et les macchabées dégorgeront à la surface de l’astre terrestre, créant le bordel qu’on imagine.
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Fauchage de faux
Sans compter qu’on ne sait pas qui a fauché la Faux (humour) mais que ça pourrait bien être ce bon dieu de Lucifer, anciennement Samaël, ange préféré de Dieu. Et si c’est lui le voleur, si on ne trouve pas rapido une solution diplomatique à la crise, on est bon pour une nouvelle guerre démono-angélique probablement pire que la première. C’est dans ce climat pour le moins tendu qu’Azraël suivi d’Othias, une jeune ange de la Mort en finalisation de formation, et d’Astaroth, prince de l’enfer condamné à l’épauler par son propre patron vont frénétiquement chercher la Faux et ses ravisseurs … et ils ont une petite semaine pour la trouver, s’ils veulent empêcher le conflit, et éviter qu’Azraël ne soit exécuté en punition de sa faute.
Voici donc l’intrigue pour le moins étonnante que Legendre, scientifique de son état, façonne avec brio il faut le reconnaître et beaucoup d’énergie : le récit tient la route, les scènes d’action ne manquent pas et on appréciera les descriptions détaillées et vivantes des différents lieux surnaturels traversés, ville céleste, enfers dévastés … un petit côté Divine Comédie de Dante, bien sûr, mâtiné de références au Seigneur des Anneaux ou à Harry Potter dans le traitement des thématiques et certaines postures des personnages. Le tout se laisse lire, se visualise assez aisément, et au passage met en exergue la problématique de l’ange fasciné par l’Humanité, à la manière du film de Wim Wenders Les Ailes du désir.
Et plus si affinités
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