Vous savez quoi ? Y a des programmes pour enfants, faudrait pas les laisser voir aux gosses. A aucun prix. Pourquoi ? Parce qu’ils sont foutrement dangereux, pervers, associaux. Vous en doutez ? Heureusement que Les Kassos sont là pour vous mettre en garde. La preuve par neuf :
Oui, braves gens, oui, le choc est rude … Il est toujours dur de découvrir que nos héros sont en fait des désaxés tout juste bons au rebut. Pas facile de se réinsérer quand on passe du statut de petite fille modèle du paysage manga à celui de chaudasse compulsive. C’est sûr, la blondeur bouclée et légèrement cucul de Candy en prend un bon coup dans l’aile, … mais au finish ce n’est pas plus mal, non ?
Mulder et Scully, les personnages de Star Wars, les Schtroumpfs, Astérix et Obélix, les Daltons, Mario, Casimir … même Monsieur Patate et les tortues ninja sont concernés, étalant leur véritable nature devant une assistante sociale qui a bien du mal à gérer les excès de tout ce beau monde. Il y en a toute une saison comme ça, produite par David Alric et réalisée par Balak, Alexis Beaumont, Rémi Godin et Julien Daubas pour le compte de Canal + qui signe pour en remettre une deuxième couche, débutée ce 19 février 2015.
C’est que le principe plaît : format court, dessin nerveux, Les Kassos, en plongeant nos héros d’enfance dans la crise économique actuelle, passent à la moulinette les hautes valeurs qu’ils sont censés porter. Bye bye la figure auréolée de gloire du surhomme, la bonne vieille morale, la perfection et l’éthique, on s’adapte aux mœurs actuelles, une recette qui a du reste fait le succès d’un Schreck. C’est donc ce glissement en mode bobsleigh dimension olympique depuis la perfection manichéenne du conte aux grisailles de la réalité qui fait la saveur du feuilleton.
Avec plusieurs corrélations :
– interroger la validité de ce type d’apologue sur la formation des enfants (le débat remonte à J.J.Rousseau critiquant la valeur pédagogique des fables, a fait rage dans les 80’s avec la dénonciation de la violence manga, rebondit aujourd’hui sur l’aspect hypnotique des jeux vidéo)
– prouver que ces divertissements sont passés dans le domaine de la culture pop, au point de devenir objets de pastiche et de satire.
– se demander quelles valeurs les héros de demain vont bien pouvoir porter dans un univers devenu tellement dur et cruel qu’il se limite à une question de survie. Eh oui quid des beaux principes d’équité, de volonté dans un monde bouffé par la désespérance sociale ?
Oui je sais je suis soudain très sérieuse, peut-être trop mais le côté railleur du propos ne vous a pas échappé je pense, même si la série fait vraiment marrer en soulignant le ridicule de certains profils qui manquent singulièrement de nuances et dictent des modèles difficilement adaptables à la réalité.
Et plus si affinités