Vous êtes amateurs de thrillers psychologiques, de huis clos suffocants, de sensations fortes et de coups de théâtre/tension ? Jetez-vous sans attendre une minute et si ce n’est déjà fait sur l’excellente série The Patient. Vous ne serez pas déçus et pour cause.
Un engrenage terrifiant
Posons le cadre : Alan Strauss est un vieux psychothérapeute de confession juive qui n’en finit plus de pleurer sa femme morte d’un cancer et son fils orthodoxe avec lequel il s’est fâché. Sa vie se déroule par automatisme, au milieu des souvenirs, des regrets, de la routine des consultations. Jusqu’au jour où Sam Fortner passe la porte de son cabinet. Sans même le savoir, Alan vient de mettre le doigt dans un engrenage terrifiant qui va le propulser au cœur d’un enfer quotidien.
Car Sam est un tueur en série ; conscient de sa déviance, bien décidé à se soigner, il considère cette thérapie comme son seul espoir de devenir normal. Et il décide de s’y impliquer à fond, 24 heures sur 24. Quitte à kidnapper Alan qui va devoir la jouer très serré pour :
- empêcher son patient de tuer d’autres victimes ;
- sauver sa peau car s’il échoue, Sam le liquidera sans pitié.
Voici donc la ligne directrice de The Patient, petit bijou signé Joel Fields et Joe Weisberg, produit par Hulu et diffusé par Disney + qui confirme ainsi son penchant pour les fictions complexes, les thématiques ardues, les ambiances au couteau, type Dopesick et Severance. Séquencé en 10 épisodes d’une trentaine de minutes chacun, le récit est mené tambour battant, alternant montées de stress, confrontations douloureuses, révélations coup de poing et souvenirs poignants autour de petits plats gastronomes faussement conviviaux.
Humain et atroce à la fois
Car, quand il n’est pas en train d’écouter son patient et d’improviser pour juguler la rage destructrice de Sam, Alan, seul dans son cachot, a tout le temps de revenir sur son passé. Il repense aux petites joies, aux déceptions, aux erreurs. Aux chagrins. Et fait le point comme un condamné à mort dans l’attente de son exécution. À moins que ? Survivre à tout prix ? Ou bien s’abandonner, lâcher prise ? Steve Carell apporte à ce rôle complexe autant d’intériorité que d’énergie et de questionnement. C’est que tenter de soigner Sam est un véritable défi.
Sam, interprété par l’énigmatique Domhall Gleeson, aperçu entre autres dans Frank, qui plante un psychopathe aussi effrayant que touchant. C’est d’ailleurs le propre de cette histoire que d’être à la fois horrible et teintée d’émotions. Humaine et atroce à la fois. La relation qui se tisse entre Alan et Sam s’intensifie à mesure que le transfert s’opère, qu’Alan prend petit à petit la place du père dans cette relation tourmentée, mais ô combien passionnante à observer car finement analysée par le scénario. N’en disons pas plus, faites-vous votre opinion. Mais pour sûr, vous ne verrez plus jamais la psychothérapie de la même manière après avoir visionné The Patient.
Et plus si affinités