Shakespeare, une biographie lacunaire, un auteur universel consacré par trente-neuf pièces magistrales dont on ne saura jamais vraiment si elles furent de lui. Qu’importe au final, la beauté perdure, qui inspire sans fin les metteurs en scène, les cinéastes. Incroyable diversité des regards portés sur ces textes exceptionnels, Shakespeare peut se décliner à l’infini. Mais pour qu’il y ait déclinaison, il faut une racine. Un socle, une base, un radical. Ce radical, la chaîne anglaise de la BBC s’est chargée en son temps d’en établir les principes au travers d’une série de versions télévisées réalisées dans la plus pure tradition et les règles de l’art.
Un passage obligé pour un acteur
C’est un panel de ces mises en scène que les éditions Montparnasse ont rassemblé en coffret : comédies, tragédies, drames historiques, … l’ensemble du répertoire y passe, interprété en costumes d’époque, dans des décors adaptés en studio avec à la réalisation des pointures telles Jonathan Miller, Shaun Sutton ou Cédric Messina, et devant la caméra des noms déjà grands, aujourd’hui incontournables : Anthony Hopkins, Helen Mirren, Alan Rickman, Bob Hoskins, Zoë Wanamaker, Claire Bloom, Ben Kingsley, John Rhys-Davies, Gemma Jones, Derek Jacobi, John Shrapnel … On y trouve même John Cleese des Monty Python qui y interprète avec délices le truculent Petruchio de La Mégère apprivoisée.
La chose a son importance : jouer les pièces du Barde est un passage obligé pour un acteur, une reconnaissance de ses pairs, mais aussi une contribution à un patrimoine intellectuel et artistique universel. En assurer la diffusion sur les réseaux télévisés et les média est célébration autant qu’action pédagogique. C’est pourquoi les mises en scène proposées sont ici traditionnelles, afin de conserver le texte, le mettre en avant au possible, ainsi qu’une manière de dire ces textes, de les scander, pour en conserver l’authentique beauté, restituée par des sous-titres français et anglais de qualité, qui permettent de goûter la précision de ces vers, de se familiariser avec cette poésie, cette écriture.
Un recueil en images filmées
Pour ceux qui hésitent à se plonger dans l’intégralité du répertoire (37 œuvres, cela fait peut-être beaucoup pour un début), Le Meilleur de Shakespeare offre une alternative intéressante composée des quinze chefs d’œuvres incontournables de l’auteur : Roméo et Juliette, Jules César, Hamlet, Othelloou Le Maure de Venise, Le Roi Lear, Antoine et Cléopâtre, Macbeth, La Mégère apprivoisée, Le Songe d’une nuit d’été, Le Marchand de Venise, Les Joyeuses commères de Windsor, Beaucoup de bruit pour rien, Le Conte d’hiver, La Tragédie du Roi Richard III, Henry V.
Ajoutons-y une datation qui permet de resituer chaque œuvre dans la chronologie de l’auteur, des introductions rédigées par le spécialiste Jean-Pierre Richard, qui a également contribué à l’édition des Oeuvres Complètes de William Shakespeare dans la Pléiade des Editions Gallimard, afin d’en savoir plus sur la genèse des pièces et Le Meilleur de Shakespeare devient presque un recueil en images filmées, tout en offrant une focale d’une rare précision sur la manière dont les britanniques appréhendent leur auteur national. Les puristes seront ravis, les néophytes édifiés.
Et plus si affinités
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