À peine sorti, déjà bingewatché : nous n’aurons fait qu’une bouchée de Silo saison 2. Il faut dire que cette seconde saison, adaptée du roman de Hugh Howey, tient largement ses promesses, sans réduire la voilure par rapport à son premier chapitre.
Silo et hiver nucléaire
Bon, on va éviter de trop spolier mais il faut bien poser le contexte pour celles/ceux qui ne suivaient pas au fond de la classe (ou qui n’ont pas vu les premiers épisodes de cette saga). On va donc faire un petit récap. Le Silo : 144 étages de bétons enfoncés dans la terre, où survivent 10 000 personnes réparties en castes, qui ignorent pourquoi elles sont là. Plus on descend les niveaux, plus le statut social se délite, plus la haine s’accumule. «Snowpiercer à la verticale» avions-nous titré notre chronique du chapitre 1. À raison.
Au milieu de cette poudrière, l’élément qui va tout faire péter (ou pas ?) : Juliette Nichols, jeune mécanicienne surdouée et pour le moins indépendante, qui par la force des choses, va être amenée à enquêter sur les origines du Silo, en questionnant par la même occasion la réalité d’un extérieur dont on ne sait s’il est apocalyptique ou paradisiaque. Pour le coup, Juliette, condamnée à aller nettoyer dehors (je traduis, fichue à la porte avec à la clé une mort par asphyxie comme ses prédécesseurs), va découvrir la réalité d’un environnement complètement dévasté en mode hiver nucléaire.
Un silo, des silos
Seulement voilà, Juliette n’est pas du genre à y rester (sinon y a plus d’intrigue). Elle va survivre, et réussir à se traîner jusqu’à un autre Silo. Car il semblerait qu’il n’y en ait pas qu’un. Questions : y a-t-il d’autres survivants ? Pourquoi ces Silos ? Qui les supervise ? À quelle fin ? Tandis qu’elle tente de revenir chez elle pour éviter que ses 10 000 petits compagnons y restent, Juliette va de nouveau fouiller le passé, tenter de comprendre. Et ce qu’elle découvre n’est pas joli-joli. Car les fondateurs du Pacte ont prévu des solutions plus qu’expéditives pour mater les révoltes.
Je passe sur les détails, que vous savourerez vous-même, le côté « suspense » de l’histoire étant au rendez-vous (et je ne vais pas vous gâcher le plaisir quand même). Silo 2 creuse le sillon du premier opus avec une réflexion toujours plus poussée (et effrayante) sur le fonctionnement de nos sociétés et la facilité avec laquelle elle peut glisser dans le totalitarisme. Je n’exagérerai pas en disant que le propos, servi par le casting initial avec toujours autant de brio, prend à la gorge, surtout en cette période d’exacerbation des antagonismes internationaux.
Derrière le divertissement, l’analyse, l’avertissement, une invitation à méditer sur l’importance du savoir, de la mémoire. Car comme disait avec raison un certain Churchill, «un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ». Et met en péril son avenir, quitte à flirter avec sa fin.
Et plus si affinités ?
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