Je vous en ai déjà parlé avec Assetto Corsa Competizione, mais j’en remets une couche avec ce nouvel article plus généraliste. Il serait en effet bien dommage et totalement inexact de réduire le simracing à un vulgaire jeu vidéo ; rien à voir avec ce jeu mignon auquel joue votre nièce sur sa Switch, ou une partie de Plants vs Zombis aussi échevelée soit-elle sur l’écran de votre smartphone. Avec le simracing, on change de dimension : le joueur se retrouve avec un volant en mains, appuyant sur des pédales, voire assis dans un siège de course, tout cela depuis le confort de son chez-soi. Tout un programme et un équipement pour des sensations d’une rare intensité. Depuis plusieurs années, la simulation de course automobile tend à s’imposer comme un sport électronique à part entière avec ses compétitions officielles et ses champions. Alors qu’en est-il exactement ?
Les sensations de la conduite réelle
Il n’y a pas que Assetto Forza dans la vie. iRacing, rFactor2, Project Cars 2, Gran Turismo Sport, Automobilista 2, Dirt Rally 2.0, il y a de quoi faire en la matière avec toute une gamme de prestations, de petits plus, de spécificités qui singularisent chaque offre. En d’autres termes, chaque jeu a ses caractéristiques propres qui rend unique l’expérience vécue. Ou pour le dire autrement, vous n’aurez pas l’impression de vivre la même course d’un jeu à l’autre. Et puis il y a l’équipement.
Les simulateurs de course ont suivi un long chemin depuis leurs modestes débuts. Grâce aux avancées technologiques, ces jeux vidéo peuvent désormais reproduire avec une grande précision les sensations de la conduite réelle. Les graphismes haute fidélité plongent les joueurs dans des environnements virtuels saisissants de réalisme, tandis que les mécaniques de conduite poussées apportent une expérience immersive incomparable.
Une alternative à la course automobile IRL
Pour ce faire, les e-pilotes s’équipent de matos performant, parfois issu de véritables voitures afin de vivre une expérience simracing authentique. Les joueurs investissent dans des volants réalistes, dotés de retour de force, pour une sensation de conduite plus précise. Les pédales, quant à elles, reproduisent fidèlement la sensation d’appuyer sur l’accélérateur, le frein et l’embrayage. Certains gamers vont même jusqu’à installer des sièges de course sur vérins pour une immersion totale.
Ainsi, le simracing dessine une alternative plus abordable à la course automobile réelle, qui s’avère coûteuse en termes de frais d’inscription, d’entretien du véhicule et de logistique. À titre d’exemple, une saison complète en Twin’cup (compétition automobile en Twingo) coûte 5255€, uniquement pour les frais d’inscription. Il faut y ajouter l’entretien de la voiture, les pneus, les éventuelles réparations, les mécanos… Bref, ça chiffre vite et haut… et c’est le niveau le plus humble en matière de compétition automobile. Un équipement complet pour pratiquer le simracing (un volant, un pédalier, éventuellement un châssis, et le PC performant qui va avec), cela va chercher dans les 2000 euros en neuf, la moitié d’occasion.
Le simracing : avantageux à plus d’un titre ?
Outre le plaisir et l’excitation qu’il procure, le simracing présente d’autres avantages.
- S’il se décline différemment d’un jeu à l’autre, le simracing permet globalement aux pilotes en herbe de développer leurs compétences de conduite, d’explorer les circuits de course les plus célèbres et de perfectionner leurs stratégies. Exemple type : le freinage dégressif (on freine fort d’un coup et on relâche doucement la pédale) soit l’inverse de ce qu’on fait sur une route au quotidien.
- Le simracing peut se vivre à plusieurs. Il ne se limite en effet pas à une simple activité individuelle. Il existe une vaste communauté de joueurs passionnés qui se réunissent en lignes (Racing series, Simracing Club, FFSCA et j’en passe) pour partager leur amour de la course automobile virtuelle. Les joueurs échangent des conseils et des astuces, se faire de nouveaux amis, et s’affronter lors de compétitions.
- Citons par exemple la Simracing World Cup organisée par Monaco Esports Féderation, le championnat Mazda, la French tour Competition, les F1 Esports Series… il y en a énormément. Et certains ramènent même de l’argent. En 2021, le prize pool de la F1 Esports Series s’élevait à 750 000 $.
La course en ligne, le futur du sport auto ?
En constante évolution, le simracing repousse les limites de ce qui est possible dans le monde virtuel. Les avancées technologiques permettent d’améliorer continuellement les graphismes, les mécaniques de conduite et les interactions entre les joueurs. Les ligues professionnelles de simracing se développent régulièrement, offrant aux joueurs talentueux l’opportunité de briller et de se faire remarquer par les équipes de course réelles.
- En pleine crise écologique, on peut se demander si l’avenir du sport auto ne se situe pas en ligne. C’est peut-être là l’opportunité de solutionner les problèmes liés à la pollution sonore et atmosphérique liée à la formule 1 qui émettrait par an 250 000 tonnes de CO2 (sans compter l’empreinte carbone des déplacements des équipes et des spectateurs) selon le site Ecolosport.fr.
- Ce serait aussi l’occasion de minimiser les risques physiques pour les pilotes Un article du site car-life.fr rappelle que depuis les années 50, ce sont 76 sportifs qui sont morts au volant, soit 11.80% des pilotes engagés en F1. Même si les choses se sont largement améliorées depuis le début du XXIᵉ siècle, c’est encore de trop.
Le simracing est bien plus qu’un simple jeu vidéo. Cette passion permet aux amateurs de course automobile de vivre une expérience immersive, de tester leurs compétences et de partager leur amour de la vitesse avec une communauté dévouée. Que vous soyez un pilote chevronné ou un simple amateur désireux de vivre des sensations fortes, le simracing vous permet de tester vos compétences derrière le volant, de ressentir l’adrénaline de la course et de rivaliser avec d’autres joueurs du monde entier, et ce, sans prendre les risques d’une pratique en direct sur circuit.