Et c’est reparti pour la suite des aventures de Elisabeth II au pays des merveilles de la modernité. Des merveilles en forme de cauchemars pour la souveraine qui en sus des crises de la Guerre froide doit affronter les affres de sa vie de femme. Ce qui nous vaut dix nouveaux épisodes palpitants à ajouter à la saga royale.
Peter Morgan et Stephen Daldry en remettent donc une couche, accouchant d’une édition aussi impeccable que la première, autant dans l’écriture que la réalisation ou l’interprétation. L’enjeu de cette seconde saison n’est plus seulement géopolitique : en prenant de l’âge, au fil des grossesses, la souveraine britannique doit gérer son arrivée dans la maturité, sans pour autant trahir ses angoisses ni ses nostalgies.
Difficile exercice de self contrôle, que Claire Foy, une fois de plus, endosse avec maestria. Ce ne sont pourtant pas les rebondissements qui manquent, car les années 60 furent complexes à traverser pour le clan royal qui eut bien du mal à gérer la révolution des mœurs et la libération des esprits. Comment en effet rester à l’écoute d’une population alors qu’on vit reclus dans ses palais et ses privilèges, enfermé dans une perception désuète de la société et de la hiérarchie de classe ?
L’Histoire se chargea de secouer les lourdeurs et les atavismes, en confrontant la Cour avec la crise de Suez, le Swinging London, le progrès médiatique, la décolonisation, la dissolution du Commonwealth ou l’assassinat de Kennedy. Autant de moments forts qu’il fallut gérer avec fermeté et diplomatie, ou l’inverse, en prenant au besoin des initiatives à l’encontre du Parlement et des ministres, tout en ménageant ses convictions religieuses.
Particulièrement pertinente dans sa manière d’aborder les soubresauts politique de l’époque, la série se veut humaine, ne prétend jamais encenser la monarchie mais mettre en exergue les difficultés qu’il y a à maintenir le cap de pareil vaisseau dans un monde qui se métamorphose. Pour preuve la manière dont sont traités les liens du duc de Windsor ou du duc d’Edimbourg avec le nazisme, deux conceptions divergentes, qui n’occultent pas la position ambiguë de l’Angleterre à cette époque.
Honnête, précise, esthétique, The Crown saison 2 se laisse regarder avec plaisir, tout en éclairant les mutations mondiales d’une approche différente. Un point de vue dont on ne peut faire l’économie.
Et plus si affinités