Marier son fils devrait être un grand bonheur ; pour Geneviève, c’est surtout l’occasion de prendre la tête à toute la noce … et de faire le point sur une vie de merde. Voici en gros le pitch de la pièce Emportée par mon élan de et avec Florence Muller, un seul-en-scène à la fois dynamique, éblouissant et nostalgique.
Femme mûre, rêves avortés
Jouée en 2019 au théâtre du Petit Saint-Martin, captée par la team d’Opsis TV qui l’inscrit désormais dans son catalogue en ligne, Emportée par mon élan s’avère une comédie pour le moins mordante sur une femme mûre qui mesure le temps passé et perdu alors qu’elle accompagne son fils aîné à l’autel pour y épouser Magalie, qui se situe dans la moyenne avec sa robe en carton, son air de je-sais-tout et son extraction bourgeoise. Union ratée, enfants décevants, famille-boulet, rêves avortés, Geneviève prend conscience de ce qui l’attend : elle aussi finira dans une urne funéraire, comme sa mère dont elle trimbale les cendres sous le bras.
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Réveiller son élan intérieur
Comment alors sublimer ces dernières années avant la mort ? Tandis que le mariage se déroule, photo de groupe, bénédiction nuptiale, champagne et gâteau, dancefloor, Geneviève décide d’inverser ce bilan peu glorieux, de réveiller la bête qui sommeille depuis trop longtemps en elle. Un élan qui l’emportera au cœur des forêts, loin de la connerie et de la méchanceté du monde, pour y retrouver sa fraîcheur, sa liberté, sa force … avant de disparaître. Un pétage de câble, diront certains. Mais drivé par Florence Muller, Emportée par mon élan s’avère une fable à la fois drôle, cynique et touchante sur la vie.
Énergie, vibration, sincérité
Auteur du texte, l’actrice, seule en scène, incarne Geneviève, Geneviève qui mène ce mariage comme si c’était le sien, qui envahit l’espace de son empressement gênant, de ses remarques acerbes, de ses névroses assumées. Comme une petite revanche, une étape à franchir vers la seconde et ultime partie de sa existence. Le jeu de la comédienne, dirigée par Julie-Anne Roth, est impressionnant, son énergie, sa vibration, son auto-dérision, sa sincérité. En arrière plan, Christian Hecq, échappé un instant de la Comédie-Française, a apporté son œil d’expert, histoire d’ajouter à la justesse du propos une véritable folie libératrice. L’ensemble est savoureux.
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