C’est pas parce que tu t’appelles Cachemire, que tu aimes ta mamie et que tu portes des baskets orange, couleur de l’énergie et de l’action (en l’occurrence frénétique) que tu donnes forcément dans le coton. Pour preuve, un charmant petit quatuor from Nantes qui a endossé ce doux nom de lainage en 2012 avec l’idée ferme et assumée d’y planter des épines de cactus et de rendre hommage à Led Zepellin par dessus le marché. Résultat :
Eh oui, font pas dans la dentelle ni dans le point mousse, les chéris, même s’ils aiment visiblement les soldats de plomb, les moutons et les grosses rigolades. Gratte en pogne, batterie en mode syncope, voix claironnante comme les trompettes de Jéricho, ils brandissent haut et fièrement dans les ténèbres du PMF (paysage musical français) le flambeau allumé jadis par Trust, Téléphone n’est pas loin dans la liste des références, No one is innocent non plus, les mannes de Parabellum et de La Mano également. Quant aux Wampas, Didier est carrément un camarade de jeu …
C’est crade juste ce qu’il faut au niveau son, efficace as the devil, et ça raconte des choses sur notre vécu … L’amour – mais qui est Lola la répétitive qui hante 1/3 des chansons du groupe ???, l’actu, la maladie, la mort – « J’ai peur », le foot « Eric Cantonna », la fidélité à des valeurs et à soi-même, la politique : bref que devient le rocker à l’heure du numérique roi ? Il explose le trop sucré « Banana split » de Lio, il se moque des mensonges de nos dirigeants, se positionne comme une valeur sûre « super clean ».
Le tout sur une cadence infernale réitérée au londg de deux albums forgés à la force du poignet et des mandibules, Photoshope-moi puis le très récent et tout chaud Qui est la punk? (très glorieux single biographique, véritable manifeste biflé à la face du monde). Avec un gros gros coup de coeur doublé d’une frustration complète pour « Merci teacher » : en bonne prof bien contestataire que je suis, je regrette ferme de ne pas avoir eu cette bande de mecs dans ma classe, on aurait fait valser DJ Zola et slayer Vic Hug, rien que du bonheur !
En attendant un jour de refaire la littérature au fond d’un backstage (on va se rencontrer, les gars, croyez-moi), je vais me passer votre versification échevelée, juteuse et vivante, en boucle, comme parfait répulsif au bad mood actuel. Merci d’exister les mecs, ne lâchez rien, on a besoin de vous !!!!!
Et plus si affinités