Décidément le steampunk a un bel avenir dans le milieu musical ! Il y prend même ses aises avec élégance et conviction, et pas seulement dans le milieu goth. Dernier touché, Coffes & cigarettes que nous découvrons via cette vidéo :
Pas vraiment goth, n’est-ce pas ? Et ce n’est pas pour nous déplaire au final, que cet auguste mouvement inspiré de Jules Vernes et Wells aille s’égayer sur ces terres subtiles mêlant electro, rock et rap sous la houlette de Renaud Druel, auteur/compositeur/interprète, bref le pilier du combo, assisté comme tout illusionniste qui se respecte, d’une charmante altiste aux allures d’écuyère de cirque, de danseuse de cancan.
« Chanson Hop’n Roll » : c’est en ces termes que le musicien désigne cet univers sonore et visuel qui est le sien, et qu’il porte avec conviction et une passion certaine. Un voyage dans le temps, qui nous entraîne dans les brumes londoniennes, à la rencontre de Jack l’éventreur, de Jesse James, d’Elephant Man, de Dorian Gray, de Dr Jekyll et Mr Hyde, de Billy the Kid et des Dalton. On y pénètre par les sonorités tissés de rythmes synthétiques, les samples de guitare électrique, la complainte d’un alto, dans une subtile alchimie de mélodie rock, hip hop et irish folk, comme dans un bouge de White Chapel, une rue de New York, un récit d’Edgar Allan Poe, un film de Tim Burton, Wild Wild West, …
Si par instants, on évoque Jack et la mécanique du cœur (Alain Bashug en Jack the Ripper), on s’en éloigne vite. L’univers de Coffees & cigarettes est peut-être romantique, il est aussi maudit, sombre, létal, marqué par les ténèbres de From hell, le tragique de Sweeney Todd, l’horreur de The Crow, la violence de Gangs of New York… Des tueurs, des malfrats, des vampires, des spectres, destructeurs, vengeurs, amoureux, émergent dans les chansons de l’album London Western, scandant leurs imprécations sur un tempo de slam, un accent de récit fantastique, apparaissant sur scène dans une valse de cartoons et de comics, dont le trait se prête parfaitement à l’univers onirique de la formation.
Ce monde nous raconte les aventures d’Archibald, héros aventureux, sorte de Corto Maltese musical qui sert d’avatar à Druel, et nous propulse à sa suite dans son imagination prolixe, en noir et rouge, haut de forme sur la tête, gilet de dandy, scalpel dans une main, violon dans une autre. Un projet musical à suivre qui n’a pas fini de rebondir sur les péripéties de ce personnage riche de poésie romantique et d’anathème fantastique.
Et plus si affinités