Pupilles claires, paupières en amande, cheveux noirs, teint blafard, … HerlOk a tout de ce lendemain de fête ambulant qu’est Lorenzaccio. Héros de Musset ? Cela se pourrait bien … avec sa dégaine pince sans rire, son dandysme nonchalant, Herlok se distance du monde. Et s’en moque.
« Les gens ordinaires » donnent le la de cette raillerie qui ne dit pas son nom. Très seventies dans la sonorité, les mélodies, les thèmes, le ton, HerlOk semble un petit fils de Dutronc, un cousin éloigné des Rebels of Tijuana, un frangin de Askehoug … moins dingo, tout aussi protestataire, mais avec classe, Madame …
Son univers se tient, cohérent, tandis qu’il bulle, flottant au dessus de la foule, goguenard. « Il est revenu », « Requiem pour un monocle », « Set et match », son deuxième album, Le K, transpire le plaisir de dire, si possible de manière alambiquée l’étonnement profond doublé d’un soupçon de dédain que lui procure le monde et ses petites barbaries.
« Humanité, humanité, qui te prend pour le centre de l’univers, tu n’es au finish pas grand-chose … et tu devrais en prendre conscience. Si tu ne le fais pas, je vais m’en charger » semblent dire les prunelles malicieuses et désabusées comme celle d’un siamois faussement alangui.
Lorenzaccio donc, qui se serait converti au rock plutôt que de buter son abruti de cousin, cette grosse dinde d’Alexandre, arriviste, histoire de lui piquer la vedette, de canaliser sa hargne timorée dans une musique bien sentie, irisée de synthé psychédélique, dans la récurrence de la rythmique, comme un petit ronron félin … et le pire c’est que ça marche !
En bref HerlOk a un tigre dans le moteur, une envergure certaine, et la personnalité qu’il faut pour prendre l’essor des artistes marquants. A suivre, les prochains opus du monsieur devraient s’avérer saignants, et c’est très bien comme ça.
Et plus si affinités
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