Fraîcheur, candeur, gageur, … il faut au moins ça pour s’appeler Minou … et en faire un nom de scène assumé. Sans paraître ridicule. En faisant sens et corps avec sa musique. Pas évident. Et c’est pour ça que ça colle … au poil, oserai-je dire :
Avec une pop sucrée à souhait, frenchy dans l’esprit, à peine délurée, volontairement romantique comme une gamine éprise de son prof de maths, Minou s’impose. Intelligents, les complices Sabine Stenkors et Pierre Simon jouent de cette ingénuité, la cultivent au travers de mélodies cristallines, ritournelles d’une boite à musique où l’on cacherait sa première barrette de shit, des polaroïds salaces …
L’ultime,unique, totale histoire d’amour, la parfaite osmose, l’âme sœur, toutes ces images, ces désirs d’absolu qu’on oubliera en grandissant vers l’âge adulte avant qu’elles ne reviennent nous chagriner gentiment dans nos vieux jours … Minou égraine les comptines que les ados se répètent en boucle comme des mantras protecteurs pour neutraliser la douce terreur des transgressions à venir, exorciser la peur de devenir responsable, propre sur soi et chiant comme la pluie …
C’est à la fois très doux, très tendre, un peu culcul, sans aucun réalisme et assez angoissant … car très juste. Et comme un fait exprès chaque mot rebondit d’une note à l’autre comme on le ferait d’une partie de marelle, entamée un soir de biture. Subtil, le duo né à Blois tire de ses tripes et de ses rêves d’enfance l’histoire sans fin de l’humanité qui s’accroche à son innocence, chantée à chaque nouveau morceau. Il trace ainsi son petit bonhomme de chemin, qui pourrait bien devenir un grande route.
Et plus si affinités