Disons le direct, si vous êtes dépressif à tendance suicidaire, ne touchez pas à l’univers sonore de Violence conjugale, vous n’y survivriez pas. Rien que le nom du groupe en dit long sur sa vision des choses et son humour noir, décalé et un brin pessimiste. En même temps quelle pitié de passer à côté de ce duo qui en plus d’être talentueux est hautement original et d’une ironie ô combien tranchante … cela vaut bien la prise d’un Prozac avant toute écoute prolongée.
Passons sur la rencontre de ces deux spécimen en tout opposés, Bruxellois pour l’un, bordelais pour l’autre, issu d’un milieu aisé ou fils d’artisan … cela ne veut pas dire grand-chose pour ces nihilistes qui trouvent leur voie et le non sens de l’existence dans une musique froide comme la table d’une salle d’autopsie.
Marquis de Sade, Taxi girl, Trisomie 21, Visage, Xmal Deutschland, Cassandra Complex, Soft Cell, les premiers opus de Depeche Mode, les mânes de la dark wave la plus synthétique, la plus indus, la plus tragique planent sur les deux compères pour leur inspirer des mélodies et des textes de sombre facture. Et cela dés leur coup d’essai, réussi avec un album éponyme sorti en 2012, où leurs thèmes fétiches s’expriment sans pitié, entre paranoïa historique, exploration du dictatorial, et amour cannibale.
Deux singles plus tard, ces messieurs reviennent sur le devant de la scène avec le très vampirique Vices et mensonges sorti ce mois de mars 2016. La composition comme la parole sont acérée en se précisant, le potentiel est intact, et les sujets de grogne nombreux en ces temps de révolte. Hans Jemmapes et André Gosselin ont de quoi dire, leur dissidence prend une saveur poivrée qui confirme leurs prétentions initiales : leur « no future wave » chargée de boite à rythme et de synthé est une urgence, qui s’enracine dans la brutalité larvée de notre société.
Si l’élégance du maintien tient du dandy 80’s, le message est résolument punk. Les titres parlent d’eux mêmes : « Ecole du suicide », « Les psaumes », « Overdose de télévision », … le dernier résonne comme une claque de cynisme : « Pensée positive » achève l’auditeur en le renvoyant à son petit confort de lâche. Bref ça claque, c’est bon, rythmé, jamais festif, entêtant au possible … et foutrement nécessaire.
Et plus si affinités
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