«It’s important to challenge the standard for artists in pop culture. It’s important to provoke what society views as beautiful in every aspect. Most of all, it’s important to be true to yourself and your vision ».Traduction : il importe de remettre en question la norme des artistes dans la culture pop. Il importe de provoquer ce que la société considère comme beau sous tous ses aspects. Mais surtout, il importe d’être fidèle à soi-même et à sa vision ».Un post des plus convenus s’il n’était complété par la photo d’une gente suédoise peroxydée aux formes pulpeuses sanglées de latex et de chaînes. Exit le blabla communicationnel BCBG, les distorsions de sens, les biais cognitifs. Cobrah est cash, d’emblée. Pas le temps ni l’envie, encore moins le caractère pour dire ou chanter le contraire de ce qu’elle pense.
Vénus fétichiste et électro
Émergeant en 2018, l’artiste pluridisciplinaire impose progressivement un univers musical à géométrie variable, aussi déroutant que fascinant dans ses mutations. Une électro ultra-saturée, suintante de répétitions comme un sort maléfique, entêtante comme une comptine perverse, glissant de la confession intimiste murmurée à la séduction décomplexée, agressive en un glitch.
Le tout portée par cette Vénus fétichiste juchée sur des talons insensés, qui explore sa sexualité mutante texte après texte, rythme après rythme, track après track, EP après EP : Icon en 2019, Cobrah en 2021 … «Tea» qui se glisse entre les deux, qu’elle chante en bikini et chaussures à plateforme dans sa cuisine en faisant la vaisselle …
La patronne
A moins que ce ne soit à plusieurs mètres de hauteur dans un club BDSM, au cours d’une prestation shibari ? Non contente de pondre des chansonnettes détaillant l’odyssée d’une sexualité sulfureuse en voie d’épanouissement, Cobrah a le sens de la scène et du spectacle. Ses clips sont de belle facture, son allure, son make-up, ses tenues … tout est pensé en amont.
En bonne indé, fondatrice de son propre label GAGBALL records, cette ancienne prof de musique, rompue aux techniques de la comédie musicale dont elle a étudié les arcanes, maîtrise son univers de A à Z : compos, lyrics, look, comm’, booking … C’est elle, la patronne. Normal quand on connaît ses influences : Marina Abramović, Amanda Palmer, Sevdaliza, Brooke Candy …
Gay workout music
De bien belles graines germées sur le terreau d’une scène métal suédoise particulièrement prolixe matinée de punk culture intensive, auquel il convient d’ajouter l’engrais puissant de la vie artistique BDSM from Stockhom et un net parfum de ballroom. Le tout accouche de ce que la belle appelle la « gay workout music », dont le curseur évolue entre Lady Gaga, Billie Eillish et Mikky Blanco.
Il faut croire que ça plaît : devant l’engouement, Cobrah jette ses jupes d’enseignante aux orties en octobre 2020 pour prendre sa carrière à bras le corps. Un choix judicieux, renforcé par le second effet COVID : plus le temps d’attendre ou de tergiverser, on n’a qu’une vie. Comptez sur Cobrah pour vous le rappeler en musique.
Et plus si affinités
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