Y a des mecs qui sont vraiment cachotiers ! Bah alors Gérard Schlaasss ? Tu nous avais pas dit que tu donnais dans le side project ? Et quel projet, mes aïeux : le très sépulcral Lèche-moi, dont le patronyme sonne faussement pornographique, pour se concentrer sur la moiteur d’un blues eletro dark, orfèvre et exigeant, pénétré, viscéral.
Byebye les facéties Schlaasssiennes, exit kikis, dauphins et volvos, Lèche-moi se tourne vers la base, guitare électrique, banjo, boite à rythme, synthé pour un son lourd d’orages prêts à éclater, d’entreintes douloureuses et irrésistibles, à l’heure de brader son âme dans le corps à corps sensuel, sperme et sang mêlés, prêts pour l’Apocalypse en marche …
Parce qu’il ne reste plus grand-chose à faire en ce monde, hormis s’abandonner à la passion … de leurs voix d’outre tombe, les deux amants murmurent le chant funèbre d’Adam et Eve, exilés du Paradis, en proie aux tourments de l’humanité, souffrance, peine, remords, chagrins, … Reste l’amour, frustration plaisante, cette addiction tragique, cette délicieuse malédiction qu’on voudrait fuir …
Mais cela reste de l’amour et l’on s’y refuge comme des larves dans les crevasses boueuses de l’existence, sublimées par l’émoi du coeur, la palpitation des sexes … Obsédante, la musique de Lèche-moi ressasse cette absurdité avec conviction, avec foi, des mots, des sons qui opèrent comme une prière désespérée, une mélopée de sorcier, …
https://youtu.be/vh8lx5qMH7Y
Difficile de ne pas évoquer le duo de Dead Can Dance, non dans le style mais pour la ferveur, l’inspiration, la conviction … A chaque morceau de Lèche-moi, on ressent l’intensité qui anime ces deux êtres, en écho, harmonieux dans leur cauchemar commun, convaincus de persévérer, de parcourir ce chemin de vie parfumé de roses, car il est immanquablement hérissé d’épines acérées … et c’est ce qui est bon.
Et plus si affinités