Attention : Circé électro en vue ! Depuis 2015, Sônge distille une musique faussement candide, enivrante comme un philtre d’amour. Une fois écoutée, trop tard, vous êtes attrapé.
Trouver l’Autre sans se perdre
Océane Belle au civil (ça ne s’invente pas), Sônge découvre la musique au fil de l’enfance dans son fief de Quimper. La mer, les légendes, l’horizon, Dame Belle forge un univers onirique, où elle raconte ses errances amoureuses, ses questionnements intérieurs comme on le ferait d’un conte. Merveille, cauchemar, 2015 voit l’apparition des premières compositions officielles.
Au cœur de cette alchimie, la synesthésie, la relation perpétuelle entre sons et couleurs, d’où un style lumineux et cadencé où les ombres subsistent par touches infimes, mais puissantes. Baudelaire et Rimbaud ne sont pas loin, dans ce formidable appétit de séduction et de liberté, cette volonté d’avancer, de trouver l’Autre sans se perdre soi.
Rêverie de sphynge
Une rêverie de sirène vissée à son rocher dans l’attente du marin dont elle se nourrira ? Sous des airs faussement innocents, l’enchanteresse produit des mélodies sparadrap cachant mal les coups de la vie. Il suffit d’écouter « Now » ou « I come from pain » pour s’en convaincre. Quand elle chante les Bermudes, Sônge commence direct en évoquant son Triangle tueur.
Pas pour rien qu’elle apparaît en sphynge sur son album Flavourite CâLâ. Une galette très aboutie dont l’écoute se savoure telle comme un cocktail sonore chamarré, saturé de saveurs mélodiques, d’éclairs harmoniques et de paroles crues, petits poisons racontant le parcours d’une femme entière, qui fonce aux rythmes de ses passions, ses élans et tant pis si elle se crashe sur les rochers.
Un peu comme si Circé avait tout plaqué pour poursuivre Ulysse au fil des flots ?
Et plus si affinités
N’hésitez pas à explorer l’univers de Sônge.