Tandis que Delphine s’épanche sur les malheurs de Madame Butterfly sacrifiée sur l’autel du mâle américain et du rêve qui va avec, je propose comme remède à ce #balancetonporc lyrico-tragique l’énergie dévoratrice de The Darts.
Comme vous pouvez le constatez, ce quatuor de panthères est bien décidé à évacuer le concept de #metoo par la lunette des chiottes à l’aide d’un garage rock ( garage-psych-rock grrls très exactement) aussi pêchu et agressif que séducteur. Dignes héritières de the Sonics, Nicole, Christina, Rikki et Meliza balancent entre The Cramps et The Fuzztones pour distiller un son ultra saturé et miaulant de rage dixit « Bullet », « Slay me », « Running through your lies », « She’s gone » ou « My heart is a graveyard », tandis qu’elles saccagent la scène autour d’elles.
Vêtues de noir dans la grande tradition de Mortitia Adams ou de Mrs Fiend, elles y vont à fond pour exprimer leur besoin d’amour, leur frustration de femelles … et le fait que c’est elles qui mènent la danse : mâles dominants en souffrance de virilité, passez votre chemin, ces dames chassent de preux et obéissants chevaliers, qui seront ravis de ployer le genou et le reste devant ces sorcières modernes, qui chantent bien haut leurs desiderata, avec des titres et des paroles on ne peut plus claires.
Gratte aussi féroce qu’un chien d’attaque, tambours de guerre, orgue électronique 70’s d’épaisseur funèbre, voix de gamine sous amphet’ : la recette est bien rodée, boostée par l’évidente exaltation de ces donzelles aux appétits de louves, mais qui préfèrent rester seules que mal accompagnées, et n’hésiteront pas à rayer de la carte tout Casanova défectueux qui aurait le malheur de s’y frotter. Difficile de ne pas craquer : nos louloutes font tout pour, sous leur apparente nonchalante de rockeuses revenues de tout. Et elles n’ont visiblement pas l’intention de s’arrêter, l’aventure est bien trop drôle.
Et plus si affinités