Brest city, son port, ses marins avinés, ses putes vérolées, ses cargos en partance pour nulle part … et ses méchants rockers ??? C’est à voir : je ne sais si le trio des Wicked a le cran d’arrêt facile et un sens aigu du combat de rue, mais pour ce qui est du rock pur et dur, y a pas trop de souci à se faire, le potentiel est là, ainsi que le respect de la légende. Pour preuve :
Petite minette féline et mystérieuse, relations SM où l’homme se fait dominer à loisir et avec délectation (j’aime bien l’idée du golf, faudra que j’essaye), même le perfecto est au rendez-vous, et la musique qui va n’avec pour chanter la gloire de ces amoures dévastatrices prisées des grands du rock, parce que là où il n’y a ni alcool, ni douleur, ni passion et engueulades, il ne peut y avoir d’art, mec ! « Be your slave » merde ! Un des derniers à avoir endossé cette sacro sainte mission s’appelait Sid Vicious qui a laissé sa Nancy Spugen poignardée et exsangue la tête dans les chiottes d’une chambre d’hôtel sordide de Big Apple, avant de s’envoyer au paradis à coup de shooteuse.
Ouep la célébrité ça se paye cher, espérons néanmoins que les Wicked n’en arriveront pas là et construiront leur avenir sur leurs capacités musicales seules, indéniables si l’on en juge par les deux EP qui constituent un répertoire en devenir de richesses mélodiques. Grattes bien épaisses qui propulsent un heavy blues de belle facture, batterie rigoureuse sans chichi, timbre de voix culotté au cuivre, brûlant comme une vodka frelatée, irrespirable comme l’arrière salle du Whisky-À-Go-Go à ses heures de gloire, franchement ça donne à rêver en plus d’être dansé.
Et ça c’est assez rare, suffisamment pour être souligné. Car les Wicked en chantant leurs déconvenues existentielles, reflètent les nôtres, avec une nonchalance de dandy malheureux et fiers de l’être, une posture élégante et fataliste qui rebondit sur la fatalité pour s’en délecter jusqu’à l’ivresse, les cheveux au vent en regard le large, une boutanche de scotch à la main, la gerbe aux lèvres et un sourire mélancolique au visage. Tout un programme !
Et plus si affinités