Ainsi donc, JD Samson, sa petite moustache d’ado dandy et son regard de braise déboulent à Paris pour s’emparer de la Baise en ville bragipufferfishienne et y coller un dawa rythmique sans précédent !
C’est bien le moins qu’on attend chez cet ovni musical qui a fait ses armes chez Le Tigre avant de prendre en main l’aventure MEN. Lesbienne, LGBT, queer, transgenre … JD Samson se joue des définitions et des classifications, que ce soit dans sa vie ou dans son art. Exploser les codes, défoncer les limites, démolir les cadres : c’est un credo absolu pour cette pure émanation du Orlando de Virginia Woolf .
C’est sincèrement à croire que le héros littéraire s’est détaché des ultimes pages du célèbre roman pour embrasser une carrière de musicien et de DJ débridée et épanouie, débutée il y a quelques années dans le giron electropunk et féministe de Le Tigre donc. Une excellente école où JD Samson a puisé dynamisme, provo et une urgence de vie acérée.
Ses compos s’en ressentent qui, si elles sonnent beaucoup plus dance, n’en sont pas moins syncopées à la limite de la suffocation, chargées de violence contenue, prête à éclater à n’importe quelle étincelle. Une nervosité travaillée, presque cultivée pour laisser sentir la catastrophe en suspens … ou le flip flap acrobatique qui rétablira l’équilibre des émotions ?
Dans une interview accordée dernièrement à Out Magazine, JD Samson avouait : «I’m constantly working as hard as I can to prove to myself that I am powerful and strong-willed and can do my best at every moment. » Une exigence intrinsèque qui la définit comme une marathonienne doublée d’une insatisfaite, deux singularités qui font assurément la force de frappe de sa musique. Reste à découvrir ce phénomène en direct live, avec l’assurance qu’il sera nimbé d’une aura singulière et contagieuse.
Et plus si affinités