N’en déplaise aux communautaristes de toutes tendances, bien au chaud dans leur repli identitaire, on ne peut nager à contre courant de l’ouverture des esprits et des cultures. Midnight Ravers, la série Mixatac, The Egypian Project, … ce n’est pas la première ni la dernière fois que nous plaçons sous les projos ARTchemisiens des formations hybridant joyeusement les influences artistiques internationales. UkanDanZ s’ajoute naturellement à la liste, pour notre plus grand bonheur.
Une ligne très rock dans les attaques de batterie de Guilhem Meier, les guitares de Damien Cluzel qui frisent le noise, le saxo de Lionel Martin jonglant avec l’impro jazzy, la basse fidèle et solide de Benoit Lecomte : tout concorde à rehausser la mélopée quasi chamanique du charismatique chanteur Asnaqé Guèbrèyès, dont la voix véhicule toute la chaleur de son Éthiopie natale.
L’alchimie s’intitule « ethiopian crunch music », et pour le coup avouons que les saturations des cordes s’harmonisent particulièrement avec le chant ancestral. Une rencontre à l’origine vouée à l’éphémère d’une programmation festivalière à l’Ethiopian International Music Festival 2010, mais qui a fait souche ; le groupe tourne depuis lors avec succès, transcendant la folk éthiopienne en la croisant avec l’esprit rock, mariant tradition et modernité pour signifier une énergie créative et expressive d’une grande sensibilité.
https://youtu.be/fhoM3-1zwEs
Les fruits de cette communion peuvent dérouter les puristes, mais ils ont l’avantage certain de repousser les limites de l’inventivité musicale dans la perspective d’une universalité mélodique plus que nécessaire en ces temps de discordes. La démonstration est on ne peut plus rafraîchissante et rassurante à l’heure où la majorité des projets musicaux semblent se répéter tristement dans un conformisme malheureux de banalité.
Et plus si affinités